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Mis en avant

Ce blog, consacré à l’expérimentation nationale d’ateliers coopératifs de lutte contre les discriminations, est un espace d’échange d’expériences, de savoirs et de pratiques crée pour vous accompagner dans la mise en oeuvre d’initiatives locales d’ateliers coopératifs. Chaque territoire participant est donc invité à alimenter cet espace en partageant ses réflexions et ses questionnements quant à la progression locale de l’expérimentation.

À vos claviers, prêts, tapez! et surtout échangez…questionnez et expérimentez!

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=uDH-AiEYaX8[/youtube]

Formation: faire émerger et animer des actions collectives à visée émancipatrice

Il s’agit ici de la plaquette de la formation action portée par l’Union Rhône-Alpes des Centres Sociaux depuis 2008

Ce document propose des outils pédagogiques, des concepts de référence, des méthodes d’intervention pour accompagner les professionnels dans le développement du pouvoir d’agir des habitants!

Comment faire en tant que professionnel pour « mobiliser » les habitants et pour qu’ils créent du collectif? Beaucoup de pistes intéressantes …

formation dvl pouvoir d'agir

4 avril 2015: 2nd journée d’échanges et de pratiques à Paris

Cette journée fut l’occasion deSONY DSC se revoir entre professionnels de la politique de la ville, professionnels des centres sociaux et habitants pour mettre en discussion nos réflexions, et partager nos expériences locales concernant la mise en place du projet. La journée fut ponctuée de temps d’animations différents de sorte que chacun puisse s’exprimer pleinement autour de la thématique qui nous réunit depuis le 20 septembre 2014 : la lutte contre les discriminations et la question du pouvoir d’agir.

SONY DSC

Après une petite mise en mouvement et une présentation du déroulé de la journée, nous avons écouté ensemble l’émission les pieds sur terre de France culture intitulée la « liberté d’exclusion » que vous pouvez retrouver ici et dans laquelle trois mères voilées racontent leurs blessantes évictions des activités extrascolaires.

Pour rappel : Au nom de la laïcité, depuis mars 2012, une circulaire de Luc Chatel recommandait aux autorités de l’Education Nationale « d’empêcher que les parents d’élèves ou tout autre intervenant manifestent, par leur tenue ou leurs propos, leurs convictions religieuses, politiques ou philosophiques lorsqu’ils accompagnent les élèves lors des sorties et voyages scolaires. ». Un communiqué, toutefois, de décembre 2014 à l’occasion de la journée nationale de la laïcité, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education Nationale, précisait que « les parents accompagnateurs ne sont pas des collaborateurs du service public et qu’à ce titre ils ne sont pas soumis à la neutralité religieuse » et ajoutait que « la bonne volonté des parents qui par leur volontariat encadraient une sortie scolaire manifestent leur intérêt pour la scolarité de leur enfant et leur désir de coopération avec l’école, doit rencontrer le dialogue et non la fermeture »SONY DSC

Ensuite, par petit groupe nous avons partagé nos ressentis, nos remarques et nos questionnements par rapport à ces témoignages et ce, autour de trois axes : celui des émotions, du pouvoir d’agir et du rôle du Centre Social. Les paroles recueillies nous permettent d’alimenter notre travail et de réinterroger la place du Centre Social dans le développement du pouvoir d’agir. En effet, ces témoignages « poignants » et « émouvants » comme l’ont souligné certains ont suscité beaucoup d’émotions, de sentiments et de prise de conscience des difficultés vécues face à des situations qui sont « douloureuses », « inconfortables », « injustes », mais aussi « contradictoires ». Ils ont aussi fait émerger des constats et des questionnements « pourquoi sont-elles exclues pour les sorties (uniquement) ? », « avant tout marchait bien, depuis la règle c’est le bazar », « les enseignants sont mal à l’aise », « la circulaire pointe les femmes voilées »…

Toujours en groupe restreint, autour du combat mené par ces mamans qui sont « restées dignes », de leur « volonté [finalement] d’être égales aux autres », nous avons abordé la question du pouvoir d’agir en pointant la nécessité de lutter collectivement car on est « plus fort en groupe » mais aussi le « besoin de se qualifier » pour mobiliser les ressources existantes comme le droit.

Finalement, nous nous sommes posé la question du rôle des centres sociaux dans ces situations. Certains des habitants pensent que « le Centre Social ne peut rien faire » car ce n’est « pas leur rôle », d’autres au contraire pensent que le Centre Social peut « orienter, calmer et faire connaitre le droit », il peut les « aider administrativement », « appuyer [les habitants] pour s’organiser, pour les réunions publiques, les tracts ou les manifestations » ou encore offrir un « soutien moral ». Le Centre Social est perçu comme « un lieu où on peut dire, s’exprimer ».

Une mise en commun par Olivier Noël de ces discussions en ateliers…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7ao7ErLUYDM[/youtube]

Un film réalisé par le centre social de Manchester à Charleville Mézières sur la journée du lancement de l’expérimentation nationale le 20 septembre 2014 a été présenté par les habitants notamment suite auquel chaque territoire a pu présenter l’état d’avancement du projet au niveau local avec les freins et les leviers qu’ils rencontrent. Vous pouvez retrouver les vidéos de ces présentations dans les rubriques dédiées à chacun des sites sur le côté droit du blog.

Journée d’études publiques à Montpellier le 20 mai 2015 « Une refondation démocratique pour faire société commune? Regards croisés citoyens, professionnels et scientifiques »

Si vous souhaitez participer à cette journée ouverte à tous organisée par l’Université de Paul Valéry à Montpellier III, envoyez votre inscription le plus rapidement possible!

L’objectif de la journée est de créer le débat autour des problématiques de la construction collective et du pouvoir d’agir mais aussi de questionner les notions de citoyenneté, de laïcité et d’égalité pour aller vers plus de démocratie!

Une partie de l’animation sera gérée par les étudiants en Master 2 en intermédiation et développement social pour permettre à tout le monde de participer et de s’exprimer!

20 mai Affiche 1

20 mai Affiche 3
20 mai affiche 2

Collectif « sorties scolaires: avec nous! »

[vimeo]http://vimeo.com/117305353[/vimeo]

 

La formation au Blanc Mesnil (93) du collectif « sorties scolaires avec nous ! » est exemplaire concernant l’idée de définition des problèmes publics par le bas et celle du pouvoir d’agir des habitants.

C’est à la rentrée scolaire 2012 dans un lycée public du Blanc Mesnil (93) que les mamans voilées – qui accompagnaient leurs enfants lors des sorties scolaires depuis plus de 10 ans – ont été soudainement interdit de sorties scolaires. Surprises, elles découvrent que cette interdiction n’est réservée qu’aux mamans voilées. Alors que leur voile n’a jamais posé de problème auparavant, le personnel de l’établissement ainsi que l’inspecteur d’éducation nationale « mâchent leurs mots » devant la demande d’explications des mamans. L’établissement avait en fait inscrit à la rentrée 2012 dans son règlement intérieur un volet de la circulaire Chatel du 27 mars 2012 qui, considérant les parents accompagnateurs comme auxiliaires de la fonction publique, interdit à ceux-ci le port de tous signes religieux ostentatoires. Face à leurs réclamations l’inspecteur d’éducation nationale leur répond tout simplement de placer leur enfant dans une école privée. On est ici dans une définition du problème par le haut qui ne prend pas en compte la discrimination et l’exclusion des mamans de la vie scolaire et de la vie sociale du quartier que risque de provoquer cette circulaire en les privant d’être reconnues comme parents d’élèves. Cela a eu par ailleurs une conséquence directe sur les sorties scolaires qui ont fortement diminuées par manque d’effectif.

Face à ce constat, les femmes décident de se mobiliser pour dénoncer la laïcité perçue alors comme un principe « interdisant ». C’est à ce moment-là que le Centre Social, qui apprit l’existence de la circulaire par ces mêmes femmes, décide d’accompagner celles-ci dans leur démarche en les outillant de façon à ce qu’elles comprennent que leur revendication s’inscrit dans le principe même de laïcité qu’elle dénonçait au départ puisque la laïcité est garante des libertés individuelles et du vivre-ensemble. C’est donc dans une démarche laïque que, finalement, les femmes rassemblées en un collectif « sorties scolaires : avec nous ! » vont interpeller les pouvoirs publics et non le religieux. Le collectif qui s’est présenté au Congrès national de la Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France en juin 2013 va rassembler, contre toute attente, un nombre important d’habitants et de professionnels concernés par la question du voile en sortie scolaire. La démarche Congrès a permis la publicisation du problème en l’arrachant de sa définition au départ localisée.

« Nous nous réunissons depuis l’année dernière dans la maison du quartier, et avec son appui et soutien, nous avons rencontré, échangé et obtenu le soutien de Mme Marie-George Buffet, députée de Blanc Mesnil, Mr. Hervé Bramy, Maire adjoint à Blanc Mesnil, et président de la maison des tilleuls, Mme Myriam Matari, avocate au barreau de lyon, membre de l’association ARCAD spécialisée dans l’accompagnement juridique des personnes victimes de discrimination, Olivier Noel, sociologue, maitre de conférence à l’université de Montpellier et chercheur associé à l’ISCRA. En juin 2013, nous avons porté ce problème jusqu’au Congrès national de la fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France. » (Page Facebook du collectif).

Ardennes

Film réalisé par le centre social de Manchester sur la journée du lancement de l’expérimentation nationale le 20 septembre 2014

[youtube]https://youtu.be/uDH-AiEYaX8[/youtube]

Ceux qui étaient présents lors du 20 septembre 2014 se rappellent sans doute de ces petites caméras ambulantes qui nous ont accompagnées tout au long de la journée. Ces huit caméras étaient portées par des professionnels et des habitants du site des Ardennes et plus particulièrement du centre social de Manchester à Charleville Mézières et du pôle social de Nouzonville afin « d’immortaliser » le lancement de l’expérimentation nationale autour de laquelle nous sommes tous réunis aujourd’hui. Caméra à la main, ils ont « capturé » les temps forts de cette rencontre, les ateliers photolangage, la présentation de collectifs habitants et les différents regards autour des discriminations et du projet.

Anne Tamolé, animatrice chargée de la lutte contre les discriminations au centre social de Manchester nous raconte l’histoire de ce petit « film » monté avec les habitants et qui nous a été présenté lors de la 2ème rencontre nationale le 4 avril 2015.

Pourquoi ce film ?

On savait qu’il y aurait des acteurs différents, des professionnels de la politique de la ville, des professionnels du social, des habitants bénévoles et il nous semblait donc important de garder quelque chose de cette première mise en commun des regards, des vécus, des savoirs sur la thématique de la lutte contre les discriminations.

Dès le départ on nous a dit qu’il y avait 5 sites qui participent mais on nous a dit que d’autres sites intégreront le projet par la suite. Du coup on s’est dit que ça pourrait être un bon support pour l’ensemble des groupes et des territoires à venir.

C’est également la reconnaissance d’un travail d’habitants. Ça met en valeur le militantisme au quotidien des habitants. Ça permet de rendre les habitants acteurs de cette action et du coup cela amène une reconnaissance.

Ça permet aussi de concrétiser la lutte contre les discriminations ici sur le territoire de Manchester. C’est une question difficile.

Vous dites que ça a rendu les habitants acteurs de cette question : ce sont eux qui ont réalisé le film ?

Le montage c’est quelque chose de fastidieux. Avant d’aller à Paris le 20 septembre on savait qu’on allait faire ce film mais on savait qu’on ne pouvait pas le faire collectivement car il faut maitriser le logiciel, les outils informatiques… Du coup j’ai essayé de faire en sorte que les habitants soient acteurs de ce montage. Je leur ai demandé ce qu’ils voulaient garder et mettre en avant dans le film. C’est pourquoi, la séquence sur le photolangage est bien présente. Les habitants ont été force de proposition sur la confection du film lui-même : ils ont choisi les séquences, les citations…moi je n’ai fait que monter les séquences.

Qui a eu l’idée de ce film ?

C’est Yoann, coordinateur du secteur adulte et famille et moi-même, lors de la réunion avec Fanny de la politique de la ville et Franck de la Fédération ardennaise qui nous présentaient la journée du 20 septembre. En fait à la sortie de la réunion on s’est dit qu’on allait mener ce projet film et quelques jours plus tard on avait la trame. Par contre l’idée de filmer, de garder des traces est peut être venue de Fanny…je ne me rappelle plus trop.

Comment les habitants ont vécu cette journée ?

Je pense que c’est à eux de répondre…

Mais ce temps de montage du film a permis et est en même temps issu du débriefe que nous avons fait ensemble. Nous avons choisi de mettre en avant le photolangage qui avait été mis en place le matin car c’est ce qui leur a plu le plus.

20 septembre 2014: lancement du projet « Une voi(e)x communes contre les discriminations… »

Lancement du projet « Une voi(e)x communes contre les discriminations: avec les premier-e-s concerné-e-s! »

Le 20 septembre 2014 fut l’occasion de réunir à Paris les sites participants et ceux désireux de participer au projet afin de lancer la démarche du projet et du dispositif d’ateliers coopératifs qui a pour objectif de lutter contre les discriminations par le bas en développant le pouvoir d’agir des habitants.

Plusieurs sites étaient présents dont Rennes, Charleville Mézières/Sedan, Vitry-le-François, Paris 20e et Echirolles.

Mise en pratique des ateliers de photolangage avec des professionnels et des habitants

 Organisés en deux sous groupes et animés par une personne, ces ateliers de photolangage permettent à chacun des participants de choisir une ou deux photos parmi plusieurs placées sur une table au milieu et de la/les décrire, d’exprimer ses ressenties et d’expliquer son choix en faisant éventuellement un lien avec son histoire personnelle. Cette première mise en pratique nous a permis de constater que le photolangage est un outil utile qui permet de :

  • Faciliter la prise de parole,SONY DSC
  • Favoriser le débat et l’échange d’expériences,
  • Favoriser l’éveil d’une conscience politique,
  • Partir des problématiques qui concernent directement les habitants,
  • Envisager les discriminations comme un problème de société (et éviter la victimisation),
  • Favoriser l’émergence d’autres actions de LCD (films, jeux de rôle, sensibilisation…).

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